Afin de nous faire une idée du domaine d’intégration, nommons-le \(\cE\text{.}\) Il convient de remarquer que
la valeur de \(y\) (intégrale extérieure) varie globalement entre \(0\) et \(2\text{;}\)
pour chaque \(y\) dans cet intervalle, la valeur de \(z\) varie entre \(0\) et \(2-y\text{;}\)
pour chaque \((y,z)\) vérifiant ces conditions, la valeur de \(x \) varie entre \(0\) et \(\tfrac{2-y}{2}\text{.}\)
La région d’intégration est donc
\begin{equation*}
\cE=\Set{(x,y,z)}{ 0\leqslant y\leqslant 2,\
0\leqslant z\leqslant 2-y,\
0\leqslant x\leqslant \tfrac{2-y}{2}}
\tag{$*$}\text{.}
\end{equation*}
Afin de faire une esquisse de \(\cE\text{,}\) considérons les portions de cette région qui coupent les plans d’équation \(y=Y\text{,}\) avec \(Y\in[0,2]\text{.}\) Nous faisons ceci, car \(y\) est la dernière variable d’intégration. Nous devons avoir, d’après la description de \(\cE\) ci-dessus, \(0\leqslant x \leqslant 1-Y/2\) et \(0\leqslant z \leqslant 2-Y\text{.}\) Cela revient à dire que les sections sont des rectangles dont les côtés ont pour longueur \(1-Y/2\) et \(2-Y\text{.}\) Par exemple, à \(Y=0\text{,}\) c’est-à-dire dans le plan \(Oxz\text{,}\) la portion de \(\cE\) est un rectangle dont les sommets sont \((0,0,0),\, (0,0,2),\, (1,0,2)\) et \((1,0,0)\text{.}\)
De plus, \(Y\) varie entre \(0\) et \(2\text{.}\) Ainsi, notre solide \(\cE\) est formé d’un amoncellement de rectangles comme ceux décrits ci-dessus, les uns à côté des autres, empilés verticalement le long de l’axe des \(y\text{.}\) À mesure que l’on avance le long de cet axe, les rectangles rapetissent, et, lorsque \(y=2\text{,}\) le rectangle devient un point. Voici une esquisse de \(\cE\) dans laquelle apparaît un de ces rectangles.
Pour écrire une intégrale avec \(z\) comme dernière variable d’intégration, nous coupons \(\cE\) avec des plans \(z=Z\) qui sont perpendiculaires à l’axe \(Oz\text{.}\) De la figure ci-dessus, on déduit que cette coupe est non vide lorsque \(0\leqslant Z \leqslant 2\text{.}\) De même, de l’expression de \(\cE\) \((\ast)\text{,}\) nous avons qu’un point \((x,y,Z)\) se trouve dans \(\cE\) si et seulement si
\begin{align*}
0\leqslant y \leqslant 2, \amp \amp y \leqslant 2-Z, \amp \amp 0\leqslant x, \amp \amp 2x+y\leqslant 2.
\end{align*}
La figure de gauche ci-dessous montre une esquisse d’une vue d’en haut de cette découpe, montrant les points \((x,y)\) vérifiant ces contraintes. La figure de droite montre l’ensemble des \((x,y,Z)\) qui vérifient ces mêmes contraintes.
Pour exprimer \(I\) dans l’ordre d’intégration \(\dee{x}\, \dee{y}\, \dee{z}\text{,}\) on subdivise la portion de \(\cE\) se trouvant à \(z=Z\) en des rectangles verticaux parallèles à l’axe des \(x\text{.}\)
Nous avons alors que \(y\) varie de \(0\) à \(2-Z\) et que, pour chaque \(y\) dans cet intervalle, \(x\) varie entre \(0\) et \(\frac{2-y}{2}\text{.}\) Ainsi, nous avons
\begin{equation*}
I = \int_0^2 \int_0^{2-z}\int_0^{(2-y)/2} f(x,y,z)\, \dee{x} \dee{y}\, \dee{z}\text{.}
\end{equation*}
Voyons maintenant comment exprimer \(I\) dans l’ordre \(\dee{y}\, \dee{x}\, \dee{z}\text{.}\) Nous subdivisons la section de \(\cE\) se trouvant à \(z=Z\) en des rectangles horizontaux parallèles à l’axe des \(y\text{,}\) comme qu’illustré dans la figure ci-dessous.
La valeur de \(x\) varie entre \(0\) et \(1\text{,}\) mais, pour \(y\text{,}\) nous devons distinguer deux cas. En effet,
lorsque \(x\) varie entre \(0\) et \(z/2\text{,}\) \(y\) varie entre \(0\) et \(2-z\text{,}\) puis
lorsque \(x\) varie entre \(z/2\) et \(1\text{,}\) \(y\) varie entre \(0\) et \(2-2x\text{.}\)
Ainsi,
\begin{equation*}
I = \int_0^2 \int_0^{z/2} \int_0^{2-z} f(x,y,z)\, \dee{y}\, \dee{x}\, \dee{z} + \int_0^2 \int_{z/2}^1 \int_0^{2-2x} f(x,y,z)\, \dee{y}\, \dee{x}\, \dee{z}\text{.}
\end{equation*}